Tests

Plusieurs plans d’expérience ont été conçus afin de comprendre les limites techniques du Dufaux N°4 et de son moteur et de corriger les vices inhérents à leur design. D'autres plans d'expérience ont été conçus pour valider les différentes modifications techniques introduites et les étapes de notre projet.
De cette façon, au « Target & chase programme » s’ajoutent des tests partiels des systèmes de l’avion et du moteur, les tests du moteur dans son ensemble et ceux réalisés lors de l’intégration finale.

« Target & chase programme »
En 2003, année de la fondation de hepta.aero, les Etats-Unis célébraient le centenaire du vol des frères Wright du 17 décembre 1903 à Kitty Hawk, en Caroline du Nord. Parmi les célébrations, une équipe a construit une réplique en état de vol du Flyer I. Un des gages de qualité du travail de reproduction du Flyer I fut l’utilisation de la grande soufflerie de la NASA, d’une taille telle que la réplique complète de l’avion a pu être testée avant le vol commémoratif. Malgré le soin du travail accompli, la réplique n'a pas décollé lors des célébrations du 17 décembre 2003.
Cet événement, parmi d'autres, nous a fait réfléchir aux techniques de tests d’avions primitifs et aux moyens d'esquiver les problèmes récurrents des constructeurs de répliques.
Notre réponse est le « Target & chase programme », le nom de l’ensemble des expériences aérodynamiques, tests et essais d’intégration, de contrôle et de vol pour notre projet.
Le « Target & chase programme » est inspiré de plusieurs systèmes de tests, monitoring et contrôle utilisés à différentes périodes de l’histoire de l’aéronautique.

tests des systèmes
Le Dufaux N°4 exposé au Musée des transports a gardé son dernier moteur opérationnel, un ENV de 8 cylindres en V de 65 hp refroidi par liquide.
Installer sur le « fauxdufaux » un moteur Gnome pour l’amener à la configuration « traversée du lac » a impliqué des modifications en cascade, très importantes et relativement complexes, car seules quelques images et de très rares documents nous permettent de replacer un moteur Gnome sur l’avion.
Ainsi, rien ne reste du bâti moteur ni des systèmes d'allumage ou de lubrification de cette configuration. De la sorte on a dû entreprendre un processus complet pour redessiner les systèmes et accessoires manquants, ainsi qu'un programme systématique de tests. Pour des questions de sécurité, d’autres systèmes associés au moteur (réservoirs, commandes, carburation) et aux commandes de vol ont dû par la suite être modifiés et testés.

tests du moteur
Les importantes modifications faites dans le design d’un moteur Gnome original pour le convertir dans notre Gnome 7N-DX (DX pour DufauX) ont impliqué un développement rigoureux et un plan exhaustif de tests.
Les tests du moteur nous ont permis de comprendre chaque problème inhérent au design du moteur lui-même (matière, tolérances, lubrification, carburation, serrages, etc.), ainsi que les problèmes opérationnels et de maintenance (type de combustible et huile, débit d’huile et de combustible, réglages, dégradation et usure des composants, maintenance préventive, sécurité du pilote et des mécaniciens, procédures de mise en route et arrêt, etc.).

intégration
Le processus défini comme intégration recouvre la mise en place des différentes parties constitutives de notre « fauxdufaux » et leur intégration fonctionnelle à l’ensemble. Le Dufaux N°4 n’était pas un produit industriel standard, concept inexistant à l’époque dans le domaine aéronautique, mais artisanal. L’intégration de la cellule, du moteur et des systèmes tenait alors de l’expérience et du bon sens des constructeurs et elle s’adaptait aux résultats plus ou moins aléatoires des modifications continuelles introduites et, hélas, non documentées...
Malgré la bonne qualité des travaux de calculs et simulations réalisés dans le cadre de notre projet, l’intégration concrète des différents composants de l’avion ne peut être validée que par un programme de tests systématiques. Bien que le « fauxdufaux » incorpore des standards industriels, il reste un artefact artisanal.