Le répertoire dendrologique du Dufaux N°4 fut réalisé in situ par des experts selon un plan bien précis. Le catalogue des pièces en bois qui en résulte complète la documentation de l’avion et constitue un outil de travail précieux pour tous les intervenants.
Etudes
documentation
La documentation du projet « le fauX DufauX » constitue le travail le plus exhaustif accompli sur un avion suisse.
La documentation ne se limite pas uniquement à l’avion, à ses matières constitutives et aux outils et processus de façonnage. La documentation concerne aussi la généalogie technique de chaque composant de l’avion, l’histoire industrielle sous-jacente, les aspects économiques, historiques et sociaux qui ont convergé dans l’histoire du Dufaux N°4. Plusieurs dizaines de personnes participent encore à cette partie fondamentale du projet.
La documentation contribue à établir le dossier technique complet de l’avion et de ses parties constitutives, qui sera complété avec des simulations, modèles et tests, numériques et analogiques.
Avec le concours de spécialistes, ces travaux visent également à développer un programme complet et un protocole de documentation d’artefacts d’importance historique et technologique, qui sera la base de futurs projets de hepta.aero.
reverse engineering
Clé de voûte de notre projet, l’ingénierie inversée ou rétro-ingénierie est une des branches d’études qui nous permettent de construire le « fauxdufaux ». Comme dans le cas de plusieurs milliers d’avions construits avant 1914, presque rien n’a survécu comme information technique utilisable sur l’avion et son moteur.
Le peu d’informations décelées, notamment dans la presse généraliste de l’époque, reste ambigu et difficilement exploitable. Pire encore, le recoupement des informations trouvées montre le même scénario que dans la presse généraliste actuelle : personne ne vérifie les informations et tout le monde réplique des informations fausses ou approximatives. Ainsi, l’avion devient lui-même la source la plus fiable et objective.
La tâche de reverse engineering est d’autant plus complexe que la déontologie de conservation-restauration appliquée dans le cadre de notre projet nous amène à utiliser des méthodes non invasives et non destructives.
simulations et modélisations
Un autre aspect décisif du processus d’analyse et d'interprétation concerne les simulations et la construction de modèles, numériques et analogiques. Vu notre incapacité à reproduire le chemin complet qui a amené les frères Dufaux à choisir pour leur avion une solution technologique donnée (la technique par essais-erreurs), le projet met en jeu le savoir-faire de laboratoires de simulation et modélisation numérique et analogique, ainsi que le « Target & chase programme », conçu spécifiquement pour notre projet.
Des simulations numériques, 2D et 3D, ont été réalisées pour l’aérodynamique des profils alaires et aussi sur le moteur Gnome. Concernant les ailes, des modèles analogiques, à différentes échelles et avec différentes configurations, ont été produits et essayés en soufflerie et dans le cadre du « Target & chase programme ». Des modèles numériques 2D et 3D ont également été utilisés pour comprendre l’aérodynamique et la mécanique de vol du Dufaux N°4 et du « fauxdufaux ».
La structure du Dufaux N°4 a été simulée (FEM) et des pièces de l’avion ont été redessinées et simulées. Sur le moteur Gnome, des simulations numériques concernant la résistance mécanique des pièces clés ont été réalisées et les conclusions incorporées au re-design du moteur. L’influence aérodynamique sur l’avion produite par le moteur en rotation et son l’hélice a été également étudiée. Le cycle de fonctionnement du moteur, notamment l’aérodynamique et la thermodynamique, a été modélisé et simulé.
Pour la mécanique de vol, un simulateur de vol ad hoc est en développement.
